dimanche 11 mars 2012

Dans "Working Holiday Visa", il y a aussi "Working"!

6 semaines se sont déjà écoulées depuis ma dernière visite sur le blog! Six semaines, et pourtant, peu de choses à raconter... Tout est relatif bien entendu!

Je vous avais laissé à mon départ d'Adélaïde, ville que j'avais beaucoup apprécié. J'avais donc quitté Adélaïde avec deux copains, un Anglais et un Français, à destination de Mildura, petite ville située dans l'état du Victoria, à la frontière du New South Wales. L’Australie étant un pays cher et mes finances n'étant pas extensibles infiniment, il était temps de laisser de côté la partie "vacances" de ce voyage et de se concentrer sur la partie "travail" pour quelques semaines. On nous avait recommandé un "working hostel" (auberge de jeunesse qui cherche du boulot pour les gens qui y logent) dans cette ville et cela nous semblait le moyen le plus facile pour commencer nos recherches. L'époque était propice, la récolte du raisin allait bientôt commencer et autour de Mildura, il n'y a que des raisins et des oranges (je caricature un peu mais c'est pas loin d'être vrai).



Mildura est situé le long de la Murray River, à la frontière du NSW.

Nous nous sommes donc retrouvés dans un working hostel qui est finalement simplement une maison dans laquelle nous étions 18 à vivre quand c'était plein. 18 personnes, une petite cuisine, 4 taques, une salle de bain, des conditions idéales pour vivre comme vous pouvez l'imaginer! La propriétaire du backpacker nous conduisait tous les matins au travail avec son vieux bus scolaire pour la modique somme de 10$ par jour. Et oui, les backpackers sont une industrie en Australie et les gérants de ces auberges de jeunesse savent que la plupart des voyageurs n'ont pas le choix, ils DOIVENT travailler car ils n'ont plus d'argent, dès lors ils DOIVENT se rendre à la ferme et, s'ils n'ont pas de voiture, ils DOIVENT payer 10$ pour le trajet.


La maison vue de derrière. Il y avait en fait deux maisons 18 personnes dans l'une (la mienne) et 12 dans l'autre.

Mon lit pendant la plupart de mon temps ici. Max l'Allemand en-dessous de moi, il était là du début à la fin et je pars à Adélaïde avec lui.

La boulot n'a pas été bon pendant les deux ou trois premières semaines. J'ai cueilli des oranges la première semaine, 8 heures de boulot par jour pour environ 75$ (moins les taxes), pas dingue comme qui dirait! Ensuite, pendant deux semaines, j'ai été faire du "grape picking" dans une petite ferme familiale. On cueillait du raisin destiné à être séché au soleil pour en faire - je vous le donne en mille - des raisins secs! Le boulot est plutôt simple, deux personnes, une de chaque côté de la vigne, on cueille tous les raisins et on les met dans un seau à nos pieds. Un seau pèse environ 9 kilos une fois plein et il nous rapporte...82 cents (moins taxes). Ce boulot était meilleur que le précédent mais ça ne restait pas exceptionnel, je travaillais 10 heures par jour non stop pour être payé environ 100$. Cela dit, tout dépend des vignes. Certaines personnes travaillaient dans des fermes où il y avait plus de raisins dans les vignes, ce qui implique évidemment qu'on remplit plus rapidement les seaux et qu'on gagne mieux sa croute.

Dans vignes, les seaux débordant de raisins attendent d'être ramassés.

Mes comparses pour Adélaïde, Robby et Max, dont le boulot consistait à charger les seaux sur la remorque pendant toute la journée.
Une fois la remorque pleine, il faut décharger les seaux sur ces lits sur lesquels ils sécheront pendant deux-trois semaines avant de tomber dans des filets tendus à leur base.

Finalement, après trois semaines sur place, j'ai enfin réussi à dégoter un job payé à l'heure (19$). Je devais faire du "summer pruning". C'est toujours dans les vignes et ça consiste à couper au sécateur les branches des vignes afin que la vigne "s'ouvre" (pas évidemment à expliquer en fait). Du fait que les branches ont été coupées, la sève ne parvient plus aux raisins qui sèchent sur des câbles tendus dans les rangs. Après avoir séché pendant deux à trois semaines, le fermier passe avec une machine pour récolter les raisins secs. C'est donc une autre technique pour les raisins secs, je ne sais même pas pourquoi tout le monde ne fait pas comme ça, c'est plus rapide, plus facile et plus économique... Bref, je m'égare! Le boulot consistait donc à couper ces branches 7 heures par jour ainsi qu'à cueillir les grappes restées sur le haut de la vigne (bonjour les crampes à la main à la fin de la journée!). Très bon boulot cela dit car payé à l'heure, c'est nettement moins stressant qu'au rendement et je gagnais la même chose en travaillant 7 heures pépère que ce que je ne gagnais dans la ferme précédent en dix heures à bloc.


Encore des raisins, pas très variés, je vous avais prévenus!
... 

Mon dernier job n'aura duré que deux jours, du grape picking à nouveau mais pour le vin cette fois-ci. Beaucoup de raisins donc ça valait le coup.

Comme je l'ai laissé imaginer, la propriétaire des lieux est à l'extrême limite de l'honnêteté, elle n'entretient pas ses maisons, nous harcèle pour le loyer même si elle ne nous a pas trouvé de boulot, trouve les prétextes les plus fantaisistes pour refuser de rendre leur caution aux gens qui partent (elle sait très bien qu'ils ont en général un bus à prendre et peu de temps pour rouspéter, hop, 50$ dans la poche), n'a aucune organisation,... Mais comme elle le dit elle-même, si on n'est pas contents, on peut toujours partir, il y aura toujours d'autres backpackers pour prendre notre place...

Pleine lune sur la Murray River.

Australian sunset, breathtaking!

Le tableau que je viens de vous peindre n'étant pas très glorieux, vous vous demandez sans doute ce qui m'a poussé à rester si longtemps dans cet endroit. Fair enough. C'est finalement très simple, les autres backpackers! Les autres backpackers qui sont dans la même mouise que toi et avec qui, étant dans une situation précaire, tu tisses des liens plus forts que si tu les rencontrais simplement en road trip. L'ambiance dans la maison était excellente même si on passait le plus clair de notre temps à casser du sucre sur le dos de Vickey, la responsable. La plupart des gens restent au minimum deux, trois semaines ce qui fait qu'on apprend vraiment à bien les connaître, certains sont restés pendant six semaines dans ma chambre, y'a rien à faire, ça crée des liens, on rigole, on se plaint, on s'entraide, on re-rigole,... J'ai vraiment eu la chance de rencontrer ici des gens super, des gens avec des valeurs auxquelles j'adhère, des gens chaleureux, accueillants, toujours prêts à vous filer un coup de main si nécessaire, des gens venant de partout en Europe, se taquinant les uns les autres sur les clichés propres à chaque pays, des gens avec leurs parcours propres, leurs projets, leurs rêves,... Quel bonheur de s'asseoir à 10-15 autour d'une table à la fin de la journée, prendre une bière et discuter de tout ça, de nos expériences, de nos espoirs, de nos projets, de nos familles respectives,... Ca va me manquer!

La fine équipe de la fin du séjour, je n'ai pas de photos du début de mon séjour donc vous verrez toujours les mêmes têtes! Français, Allemands, Hollandais et Belge sont représentés sur la photo.



Jour de pluie, obligés d'aller se réfugier sur la terrasse de la maison voisine étant donné qu'il pleuvait sur la nôtre et que nous n'avions aucune pièce commune... Good day, though!

Le programme maintenant est assez simple, quitter cette ville mardi pour Adélaïde où j'ai envie de retrouver les gens que j'y avais rencontré en janvier pendant quelques jours puis commencer la route vers Melbourne et surtout la Tasmanie, que j'attends avec impatience! Vous savez ce qu'il arrive aux plans en Australie et il y a donc de plus grandes chances que je me retrouve à Uluru dans deux semaines plutôt que Melbourne mais bon, il faut quand même un projet, un objectif, pour le moment, c'est la Tasmanie avec quelques arrêts avant d'arriver là.

I'm gonna miss Mildura, not fot the work, not for the accomodation, but for the great people i've met here, hope to see you guys again!
Haaave you met...?

The Goon?!

Le goon (de l'aborigène, ça signifie "pillow" (oreiller) littéralement) est une institution en Australie, l'un des piliers de son économie, sans doute l'une des raisons pricipale pour laquelle le pays ne ressent pas trop la crise mondiale et pourtant...si vous parlez de goon à un Australien, il vous regardera avec des yeux ronds, n'ayant aucune idée de ce à quoi vous faites allusion.

Le Goon, au centre de la photo, est une institution en Australie (pour les backpackers s'entend).

Pourquoi me direz-vous? Pour une raison fort simple, le goon est en fait le nom donné par les backpackers au vin vendu dans des cubis. L'Australie doit être l'un des pays qui taxe le plus l'alcool, une bouteille de vodka qui coûterait environ 14€ en Belgique revient ici à environ 45$ ; un "six pack" de bières vous coûtera 17$ pour du bas de gamme,... Le backpacker étant par définition désargenté, ingénieux et désireux de faire la fête de temps à autre, c'est devenu sa boisson de prédilection. Son prix est en effet abordable (11$ pour 4 litres de délicieux Fruity Lexia) et son goût passable (très sucré). Les Australiens l’appellent simplement "a carton of wine" et n'utilisent pas ce charmant sobriquet : "goon", je ne sais pas trop pourquoi. Mais, nous disions donc que goon signifie oreiller en aborigène, drôle de nom pour du vin en boîte... Je vous disais plus haut que le backpacker est ingénieux par nature, en effet, lorsque le vin est vide, il est possible de récupérer le sac dans lequel il était et de le gonfler, faisant de la sorte un oreiller tout à fait passable et surtout, facile à dégonfler pour voyager par après.

Démonstration! Cela dit, il est conseillé de moins gonfler le sac pour plus de confort.

En Australie, c'est interdit pour les grandes surfaces de vendre de l'alcool, l'alcool se vend uniquement dans des magasins dédiés à cet effet, appelés "bottle shop" ou "liquor shop". Ces derniers étant constamment en rupture de stock de goon, j'en déduis que grâce aux (trop) nombreux backpackers présents en Australie, l'industrie vinicole australienne bas de gamme se porte bien, donnant du même coup un coup de boost à l'économie du pays, empêchant, ainsi que je le disais en préambule, le pays de trop connaître la crise.

Il est possible que certains faits cités ci-avant ne soient pas entièrement exact, à moins que oui.

6 commentaires:

  1. Super instructif dis donc ! ;) Bonne continuation! Et au plaisir de te voir un jour à l'appart(k)(k)Julie (de Tim ^^)

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    1. Merci du commentaire Julie! :)
      Et merci de me lire! Profite bien de l'Afrique du Sud et prends bien soin du Motchouk!
      Bisous

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  2. J'adore la partie où tu racontes comment vous balancez sur le proprio du backpacker. C'est pareil pour Troy dans notre working hostel ! Mais ici à Pemberton, on a de meilleur plan dans le grape picking qu'à Mildura. Je suis ici depuis une semaine et je gagne entre 100 et 150 dollars par jours. Notre "bac" de raisins se négocié entre 3,50 $ et 2,50 quand on en ramasse plus... Parfois on est payé à l'heure : 15 à 19 dollars. Ca va mais pour le backpacker, c'est la même arnaque : pas de job si pas de nuit réservée. Il en a qui ont un van ou un beak comme moi et qui doivent quand même prendre un backpacker pour bosser. En gros, backpacker = agence d'intérim. Par contre, je n'ai pas encore découvert le "goon" ! Pour la picole, on reçoit bien souvent une bouteille de vin après la journée de travail !
    A bientôt,

    Jepp

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    1. Aha, c'est évident que casser du sucre sur les proprios de backpacker ça doit être un sport national en Australie! Je vois que tu marches sur mes traces, tu bosses depuis combien de temps à Pemberton? Déjà visité le bicentennial tree ou piqué une tête à Bigbrook?

      Pour le grape picking, t'as plus de thunes parce que tu pick un autre type de raison je crois. Les deux derniers jours je gagnais bien plus de thunes en ramassant des raisins pour le vin dans des boxes, au lieu de buckets.

      Comment est-ce possible de passer plus d'une semaine en Australie sans découvrir le goon?! ;) impressionnant!

      Have fun Jepp,

      Ben

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  3. Tim (de Julie :D)12 mars 2012 à 08:10

    Toujours génial de te lire. Moi niveau famille d'acceuil j'ai juste trop de bol mais c'est pas la même chose pour tout les volontaires, certains se font aussi à moitié exploité.

    Profites toujours autant comme t'en as l'air de le faire et n'oublie surtout pas de revenir en Belgique un jour :D

    besos

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    1. Thx Tim!

      Idem pour toi, profite bien de la fin de ton séjour avec Julie dans votre hotel de pachas! ;)

      Kiss kiss

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