mercredi 1 février 2012

3500 km plus tard...

Encore un mois de passé, ma belle résolution d’écrire une fois toutes les deux semaines semble décidemment bien difficile à tenir ! Cela dit, écrire maintenant a plus de sens que d’écrire il y a deux semaines vu que je suis arrivé à la fin d’une partie de mon voyage !


Lac aux alentours d'Espérance [cliquez pour agrandir]





Petit retour dans le temps, nous sommes le 6 janvier, fête des Rois, et je quitte Pemberton et cette chouette aventure que fut l’helpx chez Kevin et Bianca. Je pense être resté une semaine de trop chez eux, la dernière semaine était un peu tendue, j’avais envie de partir,… mais bon, pas de regrets, c’était super et cette dernière semaine en demi-teinte n’aura rien changé à ça ! Je quittais donc Pemberton et me dirigeais vers Margaret River, ville (et région) mondialement connue pour ses vignobles et ses plages de surf ! Je n’avais pas vraiment de projet, je comptais arriver en ville, me renseigner sur les possibilités de boulot et, en fonction des réponses reçues, travailler ou continuer mon périple le long de la côte ouest puis sud. Il faut savoir que MR a été touchée par des feux de forêt assez récemment à cause de feux de prévention qui ont mal tournés (j’ai rencontré un couple d’Américains qui ont tout perdu dans le feu, leurs deux maisons, leurs vignes, ils gardaient malgré tout le sourire, je ne sais pas comment ils faisaient…).

Le contraste à Margaret River entre la désolation des forêts brulées et la mer toujours aussi puissante.


Malgré le fait que la ville soit renommée pour ses vins et son surf, la mascotte de la ville est une vache, pourquoi pas...


Beaucoup de kangourous dans la région! Ici, une mère et son petit...


Il s’est finalement avéré que la saison de picking n’avait pas encore commencé et ne commencerait pas avant deux nouvelles semaines. Pas question donc de rester à MR pendant tout ce temps, à 32$ la nuit dans l’auberge de jeunesse, c’est une ruine ! J’ai finalement fait un « wine tasting tour » avec un Français, Adrien, qui m’a proposé de venir avec lui et ses deux copines en road trip vers Sydney, libre à moi de les quitter quand je voulais. La suite de mon voyage était donc décidée : road trip ! Notre wine tasting tour était par ailleurs très sympa, certains vins australiens sont vraiment bons mais par contre leurs fromages n’ont aucun goût, c’est effrayant ! Leur chocolat et leurs bières sont ok, rien de très excitant mais toujours meilleur que leurs fromages, vraiment.

Vignoble dont j'ai oublié le nom.


Le lendemain de mon anniversaire, bon pied bon oeil, dans un parc national d'Albany.


Me voila donc parti avec Adrien (de Marseille), Ophélie et Aurore (de Brest) sur les routes de l’Australie du sud-est. Nous avions un grand break tout équipé, les filles dormant dans la voiture et Adrien et moi dans ma superbe tente ! De Margaret River nous sommes partis vers Walpole, sur la côte sud, qui est une ville qui borde la vallée des géants (en référence aux énooormes arbres qu’on trouve là-bas) pour ensuite continuer vers Denmark et Albany. C’est vraiment une belle région, entre grandes forêts et littoral de rêve, un mélange pas banal !

De gauche à droite, moi, Aurore, Adrien et Ophélie.

Petit détour de quelques km pour aller voir une plage dont le nom nous inspirait, Peaceful Bay...

A Walpole, il existe un circuit de quelques centaines de mètres qui nous emmène dans les arbres, à 40 mètres de hauteur pour pouvoir profiter de la vue sur cette Vallée des Géants.


Denmark est sans aucun doute la ville qui m’aura le plus plu durant le trip. La ville en elle-même est relativement petite et sans grand intérêt mais la plage où nous campions était superbe et la nature autour de la ville était superbe ! Adrien et moi avons décidé de faire une marche histoire de découvrir les environs de manière différente. La Bibbulmun track est une randonné qui part de Perth et arrive à Albany, 1000km plus loin. L’idée était donc d’emprunter une partie de cette randonnée et de nous faire une journée plus sportive. C’était vraiment une super idée, la randonné commençait par 10 km sur la plage jusqu’aux endroit touristiques de Denmark (Green Pools et Elephant Rocks, superbe !) pour ensuite s’enfoncer dans le bush et nous offrir des points de vue de la côte tous plus beaux les uns que les autres. Nous avons finalement marché entre 25 et 30 km, ce qui était bien plus que ce que nous avions prévu et nous sommes donc rentrés fatigués mais heureux au camping. La marche permet vraiment de voir un endroit différemment, ça permet d’accéder à des endroits inaccessibles autrement (Monkey Rocks) et surtout, ça nous laisse le temps d’admirer tous ces paysages. Ce fut également l’occasion pour moi de prendre mon premier bain dans l’océan austral.

En bas à gauche, le symbole de la Bibbulmun track. En face, le genre de paysage qu'on a pu admirer...


La piste est entièrement aménagée; un obstacle? Pas de soucis, y'a des escaliers!


Monkey Rocks. 5 km assez escarpés pour y parvenir mais quelle récompense!


Panorama de la vue à Monkey Rocks (gardez en mémoire que ça vaut pas le quart de la beauté que ça dégageait en vrai).


Elephant Rocks à Denmark, superbe!


Malheureusement, la voiture rendit l’âme entre Albany et Espérance ! La voiture, qui appartenait à Ophélie et Aurore, a été remorquée à Albany avec les filles tandis qu’Adrien et moi avons continué vers Espérance en stop, Adrien étant quelque peu pressé étant donné qu’il avait un avion à prendre à Sydney dix jours plus tard. C’était donc parti pour le stop, Espérance n’était après tout qu’à 500 km de là… Après plus de deux heures d’attente en plein soleil, un van conduit par une vraie hippie australienne s’est finalement arrêté et nous a amenés jusqu’à Espérance, merci Indigo (oui oui, c’est son nom). Des amis d’Adrien louent une maison à Espérance et nous avons donc squatté chez eux pendant deux jours avant de reprendre la route. Espérance a les plus belles plages que j’ai pu voir dans ma vie, mieux que les Caraïbes !

L'endroit exact où la voiture rendit l'âme, le stop peut commencer!

Plage d'Espérance, no comment...


Pour que vous vous rendiez bien compte de la couleur de l'eau!





Je vous présente Sammy, célébrité locale d'Espérance et qui vit sous la jetée (de 500m...).


Notre première expérience du stop s’étant bien passée, la folie des grandeurs vint nous frapper et nous avions décidé de rejoindre Adélaïde (qui était ma destination) en stop, pas moins de 3000 km en stop donc, et à travers la plaine du Nullarbor qui est un désert très aride… Finalement, nos plans changèrent étant donné qu’Adrien s’est profondément entaillé le pouce (6 points de suture finalement) et qu’il n’était pas question de nous lancer dans la traversée du désert avant que son pouce n’ait été soigné. Nous avons donc continué en stop en direction de Kalgoorlie, ville minière de son état. On se serait cru dans un western, c’est la première fois que j’allais dans une ville minière (pleine de chercheurs d’or !) et ça correspond vraiment aux clichés, c’était assez marrant. Nous avons eu la chance dans cette ville de rencontrer deux femmes sensationnelles, Susan et Lyn, qui se sont occupées de nous, pauvres backpackers que nous sommes !  Elles ont emmené Adrien chez le docteur où il n’a dû payer que le vaccin qu’on lui a injecté, Lyn nous a hébergé pendant deux jours avant de nous conduire à la gare, Sue nous a fait un peu visiter les alentours,… Vraiment deux femmes gentilles au possible avec qui nous avons eu de chouettes discussions et auxquelles je ne manquerai pas d’envoyer des nouvelles de mon trip !

Tout avait bien commencé, premier trajet en camion de ma vie (je crois...).


Mais une fois que ce panneau fut sortie, plus rien, personne ne s'est arrêté pour nous pendant 24 heures, jusqu'à ce qu'Adrien se blesse en fait...


Mine d'or de Kalgoorlie, ce petit bébé pèse 166 tonnes, a un réservoir de 3792 litres, peut transporter jusqu'à 225 tonnes à une vitesse de 55km/h. Son prix? 4M$. Il n'y en avait "que" 31 sur le site.


Nos plans étant chamboulés, nous avons décidé de finalement prendre le train jusqu’à Adélaïde où nos chemins se sépareraient. L’Indian Pacific train est le train qui relie Perth (côte ouest) à Sydney (côte est) et il s’avère qu’il passe par Kalgoorlie et Adélaïde, parfait pour nous donc ! Nous avons donc pris ce train et 30 heures plus tard (deux nuits et une journée), nous étions à Adélaïde, South Australia. Le décalage horaire a changé, il y a maintenant…9h30 de décalage avec la Belgique, je ne savais même pas qu’il existait des décalages qui ne soient pas « ronds ».  Adrien s’est alors envolé pour Sydney alors que j’ai trouvé une auberge de jeunesse très sympa dans le centre dans laquelle je resterai jusqu’au 28 janvier environ, ce qui me permettra de vivre l’Australian Day (fête nationale) dans une grande ville. L’auberge est vraiment sympa, beaucoup de (belles) rencontres en quelques jours avec parfois un sentiment de « rha, dommage qu’on ne voyage pas dans le même sens » lors de l’un ou l’autre départ.


L'Indian Pacific Train relie Perth à Sydney et est l'un des deux trains mythique d'Australie (l'autre étant le Ghan, entre Adélaide et Darwin).

La plaine de Nullarbor, le même paysage pendant 15 heures, sans exagérer! Pas un arbre... On a vu des dromadaires sauvages aussi.


Adélaïde est une ville très sympa, très verte, dans laquelle il est très facile de se déplacer grâce aux bus gratuits et aux vélos gratuits qui sont mis à disposition de tout un chacun. L’Australie ne manquant pas de place, les rues sont très larges et les parcs très nombreux, ce qui rend la ville très agréable à visiter. C’est une sensation assez bizarre lorsqu’on arpente pour la première fois les rues d’une ville, on ne connaît rien, tout nous est inconnu, pas spécialement accueillant et pourtant, à peine dix jours plus tard, en repassant par ces mêmes rues pour quitter Adélaïde, je pouvais penser à des moments que j’avais passé dans ces rues, des rencontres que j’avais faites,… Dix jours suffisent finalement à – un petit peu – s’approprier une ville, s’y créer des souvenirs, des points de repère,… Je ne manquerai pas d’y retourner quelques jours. Comme vous le savez probablement, l’Australie étant originellement peuplée essentiellement de bagnards, amenés en droite ligne de l’Angleterre. Adélaïde se targue d’être la seule ville (d’une certaine importance) qui a été créée et habitée par des gens libres et non des bagnards, ils en tirent une certaine fierté.

Pas beaucoup de photos d'Adélaide (peut-être bientôt sur Facebook, je me tâte) mais voici une vue du jardin botanique de la ville.
On m'a appris que j'étais lu dans des contrées aussi exotiques que la Flandre! Petite dédicace, donc... :)



J’ai quitté Adélaïde avant-hier, direction Mildura, ville de 50.000 habitants dans l’état du Victoria. Je suis parti avec James et John, à la recherche de travail. Nous avons déjà fait deux jours à récolter des oranges mais je ne ferai pas ça très longtemps, j’aurais l’impression de me faire exploiter. Nous sommes en effet payés au rendement et chaque m³ d’oranges que nous cueillons nous revient à 27$...or, il nous faut environ 1h30 pour remplir une « bin » seul, 9$/h, on va chercher autre chose !!

Encore une petite photo d'Elephant Rocks...


Point de vue à Albany.


Cacatoes noir, apparemment en voie d'extinction en Australie, très bel oiseau qui vole un peu comme un rapace et a un cri plus joli que son cousin, le cacatoes toukour.


Haaave you met… ?

J’avais envie depuis quelques temps d’ajouter une section à mes articles, une section qui ne sera peut-être pas présente dans chaque article mais via laquelle je vous présenterai un animal, un insecte, un personnage,…qui aura croisé mon chemin ici bas.

Plus impressionnant quand on l'a près de ses "slash"


…the Bull Ant ?! Les bull ants (fourmi taureau littéralement, myrmecia de leur petit nom latin) sont une espèce de fourmi endémique à l’Australie et qui mesure entre 15 et 40 mm. Je vous en parle parce que j’ai eu la chance de croiser leur chemin plusieurs fois à Pemberton et qu’elles sont vraiment impressionnantes, énormes ! Elles sont très agressives : si vous ramassez un bout de bois et qu’une bull ant est dessus, elle ne va pas attendre de voir quelles sont vos intentions, elle va venir vous piquer directement. Et c’est là que c’est moins drôle de croiser leur chemin car leurs piqures sont vraiment douloureuses (je comparerais ça à une piqure de guêpe mais qui durerait plus longtemps). J’ai été piqué deux fois dont la seconde qui fut vraiment désagréable (sur l’articulation d’un doigt) et je fais désormais attention de ne pas croiser leur chemin !

2 commentaires:

  1. Vraiment bien comme toujours ce nouveau compte-rendu de tes aventures australiennes :) et j'aime beaucoup l'idée "have you met" même si cette invraisemblable fourmi est tout à fait monstrueuse et qu'elle m'inspire à peu près le même enthousiasme que si tu m'avais présenté la photo d'une bonne vieille mygale....brrr !
    Allé bisous et que tout aille bien (évite ces choses, c'est à te donner des cauchemars !)

    Elo

    ps : ds un voyage similaire au tien mais au Canada, mon père a tenté la cueillette des mandarines...et il en est arrivé à la mm ccl que toi au bout du mm laps de temps ^^

    RépondreSupprimer
  2. De mieux en mieux, vraiment! C'est génial. Et tes photos!! J'ai vu un géant dans un dans la Vallée des Géants:) Sur Monckey Rock, j'en ai vu un qui se reposait. J'ai appris qu'à Adélaïde, les flamants font de magnifiques feux d'artifices, et que les randonneurs ont les yeux pleins d'espérance. D'ailleurs, ils jouent aux cow boys et aux Indiens en cherchant des éléphants. Ca vaut de l'or! Tout ça est 'bullant', d'ailleurs j'en fais des bonds. T'as vu?
    Mimine:)

    RépondreSupprimer